Il y a bientôt un an que la nouvelle avait étonné les gens de Glacelac. Des Orques à moins d’une heure de marche du village ! Lorsqu’un parti d’aventuriers mandaté par le conseil de Feuillevent avait voulu combattre ces êtres malfaisants, ils n’avaient trouvés que les cadavres de la troupe des orques, étrangement assassinés. Nul ne savait ce qui était arrivé, même si d’étranges rumeurs avaient circulé. On avait à l’époque parlé de temple étrange, de mausolée dédié aux démons ou encore d’un ensemble de bijoux maudits. Certains évoquaient même un puits donnant directement sur les enfers.
Les rares informés de la réalité savaient que se cachait dans ces grottes une des sources de pouvoir convoitée par le Cambion, un demi-démon, prêtre maléfique voué à Orcus. Et il était temps d’explorer à nouveau plus en profondeur ces lieux maudits, avant que l’ennemi ne s’en empare.
Etrangement, ce nouveau groupe d’explorateur était composé de certains membres de la première expédition : Reagan l’elfe passé maître en la découverte des passages secrets, Wodomir le maître d’armes de la forteresse naine de Cavepierre, ou encore Sjkor un humain formé aux arcanes par les maîtres illusionnistes que sont les gnomes de Clairlune. Ce groupe expérimenté étaient complété de nouveaux venus, Kadghar, enseignant assistant à l’école de magie de Feuillevent, Hugues, un tout jeune voleur formé par Reagan et Svava, une naine barde qui charmait et soutenait le moral des troupes à Cavepierre en temps normal. Cette dernière, blessée tant physiquement que dans son amour-propre a décidé de rentrer prématurément et chacun pût entendre combien elle estimait peu chevaleresque de la part de Wodomir de n’avoir même pas proposé de la secourir alors même qu’elle venait de subir l’assaut d’ennemis déterminés.
Son récit permit de mesurer la menace qui pesait sur la région.
Au-delà du puits profond et d’une immense caverne naturelle, un des passages souterrains menait à d’étranges créatures. Pas moins de quatre pièges de toutes natures et un système d’alarme étaient disséminés sur le chemin. Chacun de ces dispositifs disposés avec soin et compétences. Cependant, cela ne devait pas arrêter notre groupe vaillant ! Ce fut plus loin que l’embuscade eut lieu. Des hommes-rats, créatures jusqu’alors inconnues en ce monde attaquèrent, leurs armes luisantes de poisons redoutables. Le combat fut bref et brutal. Kadghar, contrôlé par sa dague maudite comme chaque fois qu’il est au corps à corps, extermina en une passe d’arme son adversaire dans un éclair électrique. Hugues, le jeune voleur survécu à une grave blessure et mis en fuite son agresseur d’un coup d’épée décisif alors que le puissant Wodomir hachait menu ses opposants. Finalement, deux hommes-rats furent tués et quatre prirent la fuite, encore plus véloces dans la fuite que dans l’attaque. Ce fut à ce moment là que, blessée gravement par arme comme par le poison, et constatant que Wodomir ne s’intéressait qu’à amasser du butin en l’occurrence les armes des hommes rats, ce fut à ce moment là donc que je décidais de rentrer. Les hommes quant à eux décidèrent de poursuivre, en quête d’expérience, de gloire et de butin.
Elle leva ses yeux légèrement embrumés…
La suite fut racontée par ces fameux hommes de guerre dans un piteux état alors qu’ils rencontraient Maydrane à la forteresse. Wodomir, étrangement sans barbe, Reagan aveugle, Hugues un énorme pansement au côté, Kadghar s’excusant régulièrement auprès de Wodomir et Sjkor un brin nerveux.
Wodomir ayant détecté un passage secret dans la pierre, décida d’en chercher l’entrée seul en proposant à ses coéquipiers de chercher des passages sur la paroi opposée. C’est probablement cette perte de temps qui permit à trois rats géants, de la taille d’un poney, de les trouver si facilement. L’un des rats fut aveuglé par Sjkor, un autre englué dans une toile lancée par Kadghar, le dernier haché par Wodomir et fléché par Reagan et Hugues.
L’anneau de libre action de Wodomir lui permit de tuer le rat géant pris dans la toile d’araignée qui occupait la majeure partie de l’espace.
Ceci fait, Wodomir montra à Reagan le passage afin qu’il en détecte les éventuels pièges et en active le mécanisme d’ouverture.
Ce qui alerta chacun, ce fut la dissipation par magie de la toile d’araignée après que huit hommes rats aient été discernés à travers les brins tendus dans le passage. Sjkor lança une illusion de nouvelle toile et Wodomir se précipita au contact selon son cri de guerre qui se décline par plus ou moins «attaquer, combattre, détruire ! ».
Il n’eut que le temps de tuer un homme-rat qu’une explosion lui déchira les tympans et surtout lui brûla sa barbe instantanément. Kadghar avait instinctivement lancé une boule de feu dans le passage. Cinq hommes-rats furent tués sur le coup, les deux survivants s’enfuirent.
Dépité sinon furieux, Wodomir constata la détérioration de son armure de plate complète, la destruction de son bouclier magique et le morceau de métal inutilisable qu’était son ancienne dague magique.
Cependant, l’état de choc et de stupeur passés, il se trouva ragaillardi lors de l’exploration des anciens quartiers nains disposés derrière le passage secret. En effet, ils trouvèrent dissimulés derrière une trappe secrète un codex d’une très antique religion de la Terre. La cachette protégée par un sort de prêtre aveugla Reagan et Wodomir provoqua la protection du livre lui-même en se trouvant noyé pour la seconde fois sous un déluge de flamme. Sjkor eut la présence d’esprit de vider sa gourde sur les feuillets du livre en feu afin d’en sauver la majeure partie.
Finalement, les compagnons décidèrent de rentrer à Feuillevent, non sans avoir également pris une étrange pierre appelée Pierre Vivante par Wodomir.
Le livre est une sorte de relique pour les nains. Il est composé d’une couverture constituée de pierre étrange et légère. Les feuillets épais qui ont survécu présentent plusieurs rituels importants, dont certains codés, et des sorts puissants liés à la terre. Malheureusement, deux d’entre-eux ont été détériorés par les flammes et l’eau versés dessus.
Il semblerait que les nains présents à Feuillevent aient envoyé l’un d’entre eux au clan Marteaudefeu afin d’informer leur grand prêtre de la découverte de cet ouvrage presque mythique.
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