Feuillevent - Chapitre 5 - Le temple du Phénix - 29 août 2018

« Le temps se resserre et nous n’avons pas encore exploré toutes les sources de pouvoir du pentacle d’invocation susceptible d’amener dans notre monde des troupes d’Orcus, Prince démon et Seigneur des morts-vivants. »
C’est par ces mots que Maydrane commence la réunion.
« Elyna du Hibou blanc va vous expliquer les détails de cette mission qui consiste à explorer la source qui doit être située au nord-est de la forteresse, à une journée de marche. »
La suite de la réunion permit d’établir les besoins matériels à transmettre à Pataryl, l’intendant de la forteresse.
Les neufs compagnons se connaissaient et il fut simple de s’organiser.
Le lendemain à l’aube, tout le monde était présent et prêt.
Bien que ce ne fût pas une mission de routine, une sorte de force tranquille semblait entourer le groupe. Les derniers gestes et vérifications trahissaient la force de l’habitude et l’expérience. Ces derniers mois avaient trempé le caractère des uns et des autres, les cicatrices visibles et invisibles étaient présentes.
Bientôt, ils se mirent en route, sous le regard des nains bâtisseurs qui se rendraient tranquillement sur leur chantier d’extension de la forteresse.
Rapidement, Elyna prit la tête et instaura l’ordre de déplacement, respecté par qui de la garde, de l’école de magie ou des associés de Feuillevent.
Le déplacement jusqu’au lieu à découvrir fut simple et sans encombre.
Il fallut néanmoins du temps pour trouver l’entrée de ce nouveau lieu secret. Les gnomes et nains sont précieux en ces moments là et encore une fois, leur sens de la pierre permit d’identifier le passage escarpé.
Une étrangeté le lendemain alors que le groupe s’apprêtait à explorer ces grottes : des traces de griffes aux murs et des traces récentes de pas. Ce mystère fut rapidement résolu par Elyna, qui semblait mystérieusement informée de la discrétion d’un homme qui suivait le groupe. C’est ainsi que chacun pu découvrir pour la première fois un authentique Barbare de la tribu du Corbeau, réputée pour son esprit vindicatif. Cependant, il semblait que Saaleck et son lynx géant n’étaient pas là par hasard mais bien pour honorer une quête connue de lui seul.
Elyna se portant garante de lui, chacun retrouva ses réflexes d’expert et progressa jusqu’aux premiers cadavres. D’étranges créatures aux visages allongés, manifestement certains s’étant entre-tués et d’autres ayant été tués à l’aide d’une arme équipée de dents de scie. Leurs morts devaient remonter à plus d’un an et c’est bien 24 de ces créatures qui furent retrouvées dans ce complexe souterrain, ignorés de tous.
Outre les locaux communs, une bibliothèque dévastée recela cependant plusieurs secrets, dont une aide afin de déchiffrer l’énigme d’une mosaïque de fleurs dont les noms permirent l’ouverture d’un passage secret.
Il fallut de la réflexion et de l’abnégation à notre groupe pour qu’il puisse franchir les différents obstacles mortels. La solidarité et la mise en commun de leurs compétences et intelligences permit cependant de pourvoir accéder à une étrange grotte sans fond. Après quelques tâtonnements, une entrée camouflée des regards fut trouvée et son exploration révéla un bâton noueux de chêne, qui fut par la suite transmit au druide petite-gens qui avait alerté plusieurs de ses compagnons de sa recherche d’un tel objet.
Sous les pieds même du groupe, une seconde grotte permis d’accéder à une espace occupé par une mare d’un liquide immobile. Le sacrifice de Sjkor de sa baguette magique lui permit d’avoir des images d’un passé lointain concernant un château d’humain assiégé par des humains. L’issue se conclue par la prise du château et la descente des couleurs des défenseurs : un corbeau ouvrant ses ailes, perché sur un cep de vigne tortueux.
Décidant de poursuivre l’exploration des lieux, ils remontèrent le tunnel pour déboucher dans la bibliothèque dévastée.
Ce fut plus loin qu’eu lieu l’attaque. Alors que les voleurs exploraient en avant, ayant traversés un pont dans une grotte de belles proportions, les éléments suivants du groupe, les guerriers, se trouvèrent à chuter, une portion du pont ayant soudainement disparu. Ils se retrouvèrent au milieu de ce qui fut identifié par la suite comme des mânes, âmes maudites du plan des diables, indestructibles du fait de leur régénération.
Alors que les voleurs s’apprêtaient à tirer à l’arc sur une déformation de l’air laissant à penser qu’une créature invisible s’y cachait, cette dernière apparue au milieu des magiciens et de l’illusionniste, non sans avoir auparavant essayé de contrôler l’esprit du mage Khadgar. Un diable ressemblant à un gigantesque squelette de 2,80 mètres, armé d’une sorte d’hameçon recourbé et munit d’une lame dentelée. Son sort de frayeur fit chuter chacun des quatre compagnons formant l’arrière garde. Le sang froid des uns et des autres, l’utilisation de l’ensemble des capacités magiques et de combat permit de blesser durablement cette immonde créature, malgré sa capacité naturelle à résister à la magie, au feu et aux armes magiques.
La coordination du groupe séparé en plusieurs entités permit malgré tout de lui faire suffisamment de dommages pour le faire fuir, abandonnant son arme qu’Elyna s’empressa de détruire. Les analyses de ce combat par la suite montrèrent que ce diable devait surement être handicapé par des fers de contrainte, aperçus à ses poignets lors du combat.
Se remettant péniblement de ses blessures, chacun put mesurer deux choses : un gigantesque oiseau rouge de 6 mètres d’envergure semblait figé sous la glace qui tapissait la grotte et le tunnel prolongeant le pont était bloqué par un mur de glace.
Ce dernier fut détruit à l’aide d’une dissipation de la magie, ses boules de feu récemment acquises ayant déjà été utilisée sans effet sur le diable par le mage Aegnor… Malheureusement, derrière cette barrière de glace magique, un torrent de lave se précipita sur lui. Fort heureusement, il s’était précédemment lancé un sort de lévitation qui lui évita la chute dans la lave au fond de la grotte. Ses blessures causées par la chaleur et les brûlures le firent s’évanouir juste après avoir lancé la commande de son sort.
Ce furent le barbare et Eryaell, perchés au-dessus du gouffre, qui le récupérèrent à l’aide d’une corde précédemment attachée autour de sa taille. Eryaell le sauva à l’aide d’une potion de soins.
La suite reste encore étrange, même pour ces aventuriers expérimentés. Un Phénix, créature mythique et censée ne pas exister se tenait devant eux, volant ou flottant dans l’air enfumé.
Avant même qu’il se fut adressé à eux, ils comprirent que la source de pouvoir venait d’être activée. Le phénix les remercia et leur octroya des plumes de ses ailes en guise de récompense. Il ordonna au nain Wodomir de lui restituer les colliers gravés de son effigie qu’il avait pris sur les cadavres lors de leur excursion. Enfin, il s’entretint de façon étrange avec Saaleck, lui expliquant qu’un sort majeur de contrainte empêchait son peuple d’être libre pour reprendre leur nom de tribu véritable, celle du Phénix.
La nouvelle de la réalité tangible d’un Phénix secoua la communauté des magiciens et prêtres du royaume. Cependant, nul ne prit à la légère la mise en garde de l’Oiseau de Feu : ne jamais revenir l’importuner…

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